Installé par Tourtille-Sangrain en novembre 1782, le feu à réverbères est critiqué dès le 29 décembre. Une première plainte est déposée au greffe de l'Amirauté de Royan puis au ministre de la Marine : « son uniformité et sa pâleur ne peuvent le faire considérer de loing que comme une étoile... ». Les procès-verbaux d'observation se succèdent, réclamant le retour du feu à charbon. Les feux à réverbères sont décrits comme efficaces seulement par temps clair. En 1783, une délégation choisie par M. de la Grandville, commissaire général de la Marine, les Jurats de Bordeaux et la chambre de commerce, est envoyée afin d'obtenir un compte rendu objectif. Le résultat est sans appel : « le nouveau feu à réverbères ne remplit pas à beaucoup près les avantages du charbon ». Selon les partisans du système Sangrain, plus moderne et plus économique, il s'agit « d'une cabale de gens mal intentionnés qui peuvent être excités par plusieurs gardiens de l'ancien feu qu'il a été obligé de supprimer ». On évoque la négligence des gardiens qui nettoient mal les glaces ou encore la miction des huiles : un meilleur équilibre entre l'huile de navet et l'huile d'olive ravive la flamme tandis que réduire l'huile de baleine limite la fumée. En 1786, la chambre de commerce de Bordeaux donne finalement préférence aux feux à réverbères. Il s'agit ici d'un choix économique : il est bien plus aisé et simple de contrôler et prévoir, de Bordeaux, une dépense en huile alors que la consommation du charbon est tributaire des intempéries. Pourtant, M. de la Grandville envoie à Sangrain une liste des vices très essentiels du feu à réverbères et enjoint à l'entrepreneur d'effectuer les modifications nécessaires. Les plaintes continueront jusqu'en 1790, date à laquelle une nouvelle lanterne est mise en place.