À la mort d'Augustin Fresnel en 1827, les appareils lenticulaires sont rares et expérimentaux. Si l'installation du grand appareil de Cordouan valide l'efficacité de cette nouvelle technologie, plusieurs années sont nécessaires pour passer du prototype à des appareils produits en série dans des ateliers. La première optique de Cordouan était équipée de miroirs, au-dessus et au-dessous de ses panneaux de lentilles. Les artisans travaillant pour Fresnel étaient alors incapables de fabriquer de grands prismes catadioptriques.

Léonor Fresnel (1790-1869), le frère cadet du savant, porte le processus d'innovation pendant près de vingt ans. Au milieu des années 1840, de grands appareils catadioptriques sont installés en France et dans de nombreux pays maritimes qui les achètent auprès des industriels parisiens.

L'optique de Cordouan est donc obsolète et les ingénieurs proposent en 1854 de la remplacer par un appareil à éclipses, pour lequel la lanterne métallique datant de Teulère doit être élargie. Que faire de l'appareil historique de 1823 ? Les ingénieurs français songent un temps à l'expédier vers les rives du Bosphore, qu'ils avaient proposé d'éclairer après la guerre de Crimée. Les Ottomans préfèrent acheter du matériel neuf. Le premier appareil est conservé à Paris, au musée des phares, jusqu'à son transfert vers Ouessant, à la fin des années 1980.