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- Les phares, un projet national
- Une commission pour les phares
Chef d’état-major de la marine impériale à Boulogne-sur-Mer, le port d’où une flotte d’invasion devait cingler vers l’Angleterre, le capitaine de vaisseau Le Coat de Saint-Haouen imagine en 1811 de coordonner les signaux des feux afin de rendre la côte « lisible » pour le marin. Il s'agit de feux rouges et bleus, simples ou doubles, côte à côte ou superposés, pour marquer le littoral de Flessingue à Dieppe.
Le 29 avril 1811, une Commission composée de savants, de marins et d’ingénieurs des Ponts est constituée par le directeur général des Ponts afin d’examiner le projet Saint-Haouen, qui ne sera pas retenu, et de proposer un « système général de distribution des feux sur les côtes de l’Empire ». Physicien et professeur à l’École polytechnique, François Arago (1786-1853) s’impose comme le patron de cette Commission qu'il rejoint en 1813. Arago s’est intéressé à la lumière des phares en examinant les inventions d’Isaac Bordier-Marcet, « ingénieur-lampiste breveté pour l’éclairage des villes et des phares », successeur d’Argand, l’inventeur des lampes à courant d’air. Sous la Restauration, la Commission se met activement au travail en soutenant les expériences de Fresnel et en préparant un plan d'éclairage des côtes, avec le renfort des hydrographes de la Marine. En 2011, la Commission a fêté ses 200 ans. Sa composition a évolué mais elle est toujours consultée avant la création, la suppression ou la modification d'un feu sur les côtes de France.