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- Les lumières de la ville et l'éclairage des phares (1773)
À la fin du XVIIIe siècle, l’éclairage urbain devient une technologie de police des espaces publics dans les grandes villes qui cherchent à améliorer la sécurité de leurs habitants. Des concours sont lancés pour trouver qui proposera « Le meilleur moyen d'éclairer pendant la nuit les rues d'une grande ville, en combinant ensemble la clarté, la facilité de service et l'économie ».Un entrepreneur nommé Tourtille-Sangrain aidé de l’ingénieur-mécanicien Bourgeois de Chateaublanc (1698-1781) remportent le marché de Paris en 1769. Ils proposent des lampadaires munis de réflecteurs métalliques qu’ils nomment : réverbères. Leurs lanternes sont hexagonales avec une cage de quatorze pouces de hauteur (36 cm) surmontée d’un chapiteau en cuivre complété par un dôme supérieur. Le vitrage est en verre de Bohème de la manufacture de Saint-Quirin. Les lampes alimentées par de l’huile de colza ont trois, quatre ou cinq mèches. Un ou plusieurs petits réflecteurs sphériques renvoient les faisceaux lumineux vers les passants ou sur les murs. Des allumeurs de réverbères, qui sillonnent les rues avant la tombée de la nuit, alimentent les appareils en huile.
Le principe des réflecteurs est rapidement appliqué à d’autres usages. Dès 1771, Tourtille-Sangrain installe un réverbère au phare de Saint-Mathieu (Finistère) puis un autre au phare de la Hève (Seine-Maritime). Ces appareils sont de grande taille – plusieurs mètres de hauteur – munis de différents réflecteurs de vingt à trente centimètres d’ouverture fixés sur des arceaux. L’entrepreneur, grâce aux grandes facilités d’entretien et de gestion de ses appareils, capte alors le marché d’éclairage de l’ensemble des phares de France, soit une dizaine d’édifices. Les anciens foyers au charbon sont tous transformés malgré les critiques des marins qui constatent une baisse de la puissance de ce feu à huile par rapport au combustible minéral.