Le 9 septembre 1825, la Commission des phares adopte le rapport sur un système pour éclairer les côtes de France présenté par le contre-amiral et hydrographe Paul-Édouard de Rossel.

Ce rapport, qui est la synthèse des expériences de Fresnel et des plans d'éclairage imaginés depuis l’Ancien Régime, est la clef de voûte de la politique française de signalisation maritime au XIXe siècle. La France se lance dans un projet utopique : la mise en place d’un réseau qui permettra au marin de longer ses côtes sans jamais perdre de vue un phare.

Cet objectif impose un programme de construction ou de rénovation sur une cinquantaine de sites et un renforcement de la portée des feux (une vingtaine de milles pour les plus puissants). Jules Michelet écrit que la France, « armée du rayon de Fresnel », fit descendre « un ciel de plus » pour guider les marins. Le réseau des phares est un système céleste maîtrisé et intelligible. Cette métaphore emprunte son vocabulaire et ses concepts à l’astronomie.

Les phares sont classés comme les étoiles, par ordre, du premier au troisième, selon leur importance pour la navigation. Le caractère du feu, c’est-à-dire son signal propre, est également inspiré par les mots de l’astronomie : feu fixe ou à éclipse. À la publication du rapport, seul Cordouan est équipé d'un appareil lenticulaire de Fresnel. Il est le prototype du système annoncé par la Commission des phares.