Louis de Foix est le personnage le plus présent et le plus énigmatique de Cordouan. Son buste toise le visiteur dans la chapelle du phare où le dithyrambe attribué à Pierre de Brach rappelle l'« honneur infini » que l'homme de la Renaissance s'est acquis grâce à cet ouvrage exceptionnel.

On ne connaît ni sa date de naissance – vers 1535 – ni celle de son décès qui intervient avant la fin du chantier, entre 1602 et 1606. Une tradition remontant au XVIIIe siècle veut que Louis de Foix soit enterré à Cordouan.

Dans la tradition des érudits du XIXe siècle qui furent les premiers à s'intéresser à l'histoire de Cordouan, on doit à Claude Grenet-Delisle la biographie la plus complète de l' « horloger, ingénieur et architecte de quatre rois ». Ces travaux exhument des documents anciens, dont les Mémoires de Jacques-Auguste de Thou (1553-1617), un magistrat et écrivain qui connut Louis de Foix et nous donne quelques rares indications sur ses origines – parisiennes - et sa carrière.

Celle-ci commence vers 1560 en tant qu'horloger au service du roi d'Espagne, Philippe II (1527-1598). De Foix est un homme de machines, un ingénieur de la Renaissance, qui se forme aux travaux hydrauliques auprès des architectes du chantier de l'Escorial.

Travaillant pour les rois d'Espagne et de France, De Foix se voit confier en 1571 le détournement de l'Adour afin de redynamiser le port de Bayonne. Il construit un barrage à Trossoat afin de détourner le fleuve dans un canal de 900 toises (1800 mètres). Une crue permet de creuser définitivement le nouveau lit du fleuve en octobre 1578. Louis de Foix devient L'Homme qui vola le fleuve comme l'écrit Fernand Lot dans un roman historique des années 1930. C'est donc à un ingénieur expérimenté d'une cinquantaine d'années que l'on confie le chantier de Cordouan au début des années 1580.