On doit à Edgar Poe le texte fondateur et inachevé de la littérature « phare » (Le Phare, 1842). Le premier texte en français « Le phare des Sanguinaires » est publié par Alphonse Daudet en 1869 dans ses Lettres de mon moulin.

Il faut attendre la fin du XIXe siècle pour que la littérature consacre le gardien comme personnage romanesque, après une série de reportages de la grande presse sur la vie dans les phares isolés en mer. Le gardien inspire une littérature fantastique, depuis les récits fondateurs de Rachilde (La Tour d'Amour, 1899) et d'Anatole Le Braz (Le Gardien du feu, 1900). Le cinéma n’est pas en reste, avec l’adaptation précoce du Gardien du feu en 1924 par Gaston Ravel et l'extraordinaire Gardiens de phare (1929) de Jean Grémillon.

Si les phares bretons inspirent plus volontiers les auteurs, Cordouan a également été le décor de récits fantastiques. Le plus important est l’œuvre d' un auteur prématurément disparu en 2006, à l'âge de 43 ansVincent de Swarte : Pharicide (1998). Dans ce roman noir, le narrateur et gardien de phare, Geoffroy, exerce ses talents de taxidermiste sur les animaux du plateau rocheux, puis sur les visiteurs...

Plus récemment, l'auteur du Sang de la vigne, Jean-Pierre Alaux, a publié un Avis de tempête sur Cordouan (2011). Sur fond d'élection de Valéry Giscard d'Estaing, un conservateur des Monuments Historiques venu pour estimer le coût des travaux à entreprendre pour la restauration du phare, se trouve mêlé à l'enquête sur la mort tragique du fils d'un gardien et de sa fiancée.