Le 23 juin 1781, Tourtille-Sangrain contracte le premier bail de Cordouan pour 1 225 livres et 10 sols, fournitures comprises. La dépense pour l'achat des huiles est estimée à 3829 livres/an. L’appareil et les travaux d’installation sont estimés à 21 00 livres. Le réverbère est composé de 80 lampes à réflecteurs de huit pouces (20 cm) disposées sur cinq arceaux maintenus par un arbre central. Chaque lampe est munie d’une mèche plate qui trempe dans un petit réservoir situé à l’arrière du réflecteur. Un cric permet de faire monter ou descendre les lustres à hauteur du gardien chargé de l’entretien.

La lanterne octogonale est agrandie sous la direction de l’ingénieur Joseph Teulère (1750-1824) pour permettre le déplacement du gardien. Elle est aussi recouverte de larges carreaux en verre de Bohème. Un tambour à deux portes en bois placées sur un des côtés permet d’accéder à la passerelle.

Tourtille fournit aussi les huiles élaborées à base de colza, d’olive, de spermaceti (huile de baleine) ou de navet. Ces mélanges permettent leur utilisation en hiver même par grand froid. L’appareil est allumé le 12 novembre 1782.

L’ensemble, spectaculaire, laisse croire à une débauche de lumière et de puissance. Toutefois, six semaines après l’allumage du feu, les marins se plaignent déjà de sa faible clarté. Il n’est plus vu qu’à deux lieues alors que l’on voyait l’ancien feu au charbon à 6 ou 7 lieues. L’entrepreneur revient alors à Cordouan pour opérer d'importantes modifications. Il change la forme des cheminées d’aération de la lanterne, tâtonne pour modifier la porte d’entrée, déplace les arceaux et surtout installe trente réflecteurs plus grands - 22 pouces - en juillet 1783. Il espère ainsi augmenter la puissance de son feu.