- Home
- Cordouan, un phare parmi d’autres ?
- Du phare au réseau
- Le balisage de la Gironde au XIXe siècle siècle
Les travaux de Joseph Teulère à la fin du XVIIIe siècle ne se limitent pas à l'exhaussement de Cordouan. Il améliore la navigation sur la « rivière de Bordeaux » grâce à un travail de relevés hydrographiques et la construction d'amers artificiels indiquant les passes et les routes à suivre.
Dans les années 1820, les campagnes de relevés se multiplient sur les côtes sous la conduite du père de l'hydrographie moderne, Charles-François Beautemps-Beaupré. Au cours du XIXe siècle, l'apparition de la vapeur, sur mer comme sur terre, accélère les flux de transport. Ces nouvelles pratiques multiplient les demandes d'éclairage et de balisage adressées par les marins à l’État. Il s'agit désormais de rendre la Gironde navigable de jour comme de nuit.
Deux feux s'allument aux pointes de Grave (1823) et la Coubre (1830) pour marquer les limites de l'estuaire. Ils sont régulièrement améliorés, renforcés et reconstruits tout au long du XIXe siècle. Royan et ses abords sont également signalés par le feu de Terre Nègre (1838) et un feu de port (1823). Une maison-phare est construite à Richard en 1845. Les passes du chenal sont indiquées par des feux établis sur la rive droite. Pontaillac (1856) puis la Palmyre (1870) sont des feux de direction. Saint-Georges de Didonne et Suzac (1860), Chay et Saint-Pierre de Royan (1873) forment des alignements. Ces feux à terre sont complétés par des bateaux-feux, puis, à la fin du XIXe siècle, des bouées lumineuses. On construit même en 1901 un étonnant petit phare d'estuaire, Trompeloup, qui constitue un alignement avec le feu de l'île de Patiras.
L'effort continu de balisage du fleuve explique la diversité des bâtiments dont Cordouan devient, au cours du XIXe siècle, « l'ancêtre ».